La mort, et après ?
- fanai38
- 31 oct. 2023
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 1 nov. 2023
Cette question de la vie après la mort habite intimement chaque être humain durant toute son existence. Effrayante ou pleine d’espoir, elle apaise comme elle questionne. Mais quel est alors le sens de cette vie-là ? Il y en aura-t-il d’autres ? Dans quel but ? Est-ce que la conscience meurt ?
Certains se refuseront à croire à une forme de conscience qui perdure après le grand passage, préférant ainsi que le néant prouve qu’il n’y avait donc aucune logique dans ces nombreux malheurs traversés.

Les croyances & la foi, apaisement moral d’une mort certaine
Comme le souligne Fréderic Lenoir [1], il y a sur Terre, 6 milliards d’êtres humains revendiquant une appartenance religieuse, sans compter aujourd’hui l’émergence de nouvelles quêtes spirituelles en Occident. La quête de sens est donc toujours très présente pour l’individu. Cela est d’autant plus fort quand le monde qui l’entoure semble ne plus apporter de réponses satisfaisantes, de principes de vie nourrissants, d’apaisement, de foi en l’avenir… Vers qui ou quoi trouver alors le réconfort qui nous manque ?
L’ésotérisme et l’astrologie ont connu leur âge d’or à la Renaissance. Plus tard, une contre-culture va émerger dans les années 1960 aux États-Unis, se tournant vers les spiritualités orientales en privilégiant des expériences de réalisation de soi [2], de voyage intérieur.
Dans les années 2000, sous le terme de « développement personnel », la place de la spiritualité et de la quête de sens vont prendre de l’ampleur, sous des formes et des pratiques variées:
l’intérêt pour les sagesses orientales, la pratique du yoga, de la méditation, de nouvelles pratiques thérapeutiques centrées sur l’émotionnel (hypnose, EMDR, Gestalt…), la réapparition des méthodes de soins naturelles, des plantes médicinales…
Même si elle est encore timide, il y a désormais une « acception » publique de l’existence des médiums, des tarologues, des passeurs-d’âme, des énergéticiens, des magnétiseurs, des coupeurs de feu…. Autant de pratiques qui fascinent depuis des siècles, puisqu’elles dépassent tout raisonnement scientifique.
Il suffit de voir le nombre de boutiques ou librairies ésotériques, de conférences, de blogs, de livres, de films qui traitent de sujets « spirituels » pour comprendre l’importance de ces questionnements dans la vie de nombreuses personnes.
La popularité des témoignages de l’au-delà
- Les expériences de mort imminentes
Les expériences de mort imminente "IME" (appelées aussi NDE, "Near Death Experience") sont désormais connues du grand public et « admises » y compris dans le milieu hospitalier et médical.
Les récits sont nombreux, semblables, la plupart du temps positifs et bouleversants pour tous ceux qui les vivent. Autant de témoignages qui aident les « autres » à croire en un monde lumineux, en une vie après la mort, en la présence des êtres aimés tout au long du chemin et surtout au moment du grand voyage.
- Les signes de l’au-delà
Clairs et distincts pour certains, très subtils pour d’autres ou fruits du pur hasard, les signes des défunts, de l’au-delà ou des guides sont souvent espérés ou bénis pour ceux qui les reçoivent.
Les médiums ou les passeurs-d ’âme arrivent à établir des connexions claires avec les défunts, par dons de clairaudience, de clairvoyance ou les deux.
Pour comprendre et donner du sens à son chemin, beaucoup sont attentifs aux synchronicités qui peuvent survenir. Une rencontre inattendue, un message, une musique, une phrase publicitaire… Des évènements parfois anodins, spontanés, qui viennent paradoxalement nous apporter une réponse, même subtile, un clin d’œil sur une problématique de vie que l’on traverse au même moment ou sur un choix que l’on a à faire. Les plus convaincus concluront « rien n’est le fruit du hasard ».
Dans une vie si douloureuse et pourtant si belle, si chaotique et à la fois si parfaite, peut-on en effet laisser encore une place au hasard ? L’organisation de la vie, qu’elle soit à l’échelle de l’univers ou du microcosme, est tout sauf le fruit d’un hasardeux fonctionnement…
De la trajectoire de notre orbite terrestre, à la physiologie d’un accouchement, au fonctionnement de la cellule microscopique d’un rein, rien n’est laissé au hasard. Tout est magistralement orchestré pour nous permettre de vivre, de grandir, d’évoluer et aussi d’y mourir.
La Nature et la reconnexion avec le sacré
La contemplation de la nature et de ses rythmes apporte depuis des millénaires à l’être humain des connections profondes avec le sacré et une sensibilité à la mort.
Comment ne pas s’émerveiller du Vivant qui se déploie sous nos yeux ? De la géométrie d’un flocon de neige ? De la métamorphose d’une chenille en papillon ? Du rythme de vie d’un champignon ? Du puissant parfum d’une fleur ? Comment ne pas croire, en admirant ces spectacles, à la magie de forces bien plus "grandes" que soi ?
Dans de nombreuses tribus à travers le monde, où même dans notre civilisation avant l’époque du moyen-âge, les individus étaient très reliés et connectés aux mondes invisibles. Avant d’invoquer un Dieu unique, les dieux de la nature étaient très populaires, l’humain vivant grâce et pour la nature. Dans de nombreuses civilisations, les Dieux étaient rattachés aux éléments (à l’air, le feu, la terre, l'eau...). La mort y était sacralisée et honorée y compris lors de la chasse.
En nous éloignant de la Nature nous nous sommes éloignés de ces connexions, de ces divinités, de ces mondes subtils, de ces signes mais aussi de ces forces qui donnaient du sens au quotidien, du soutien émotionnel dans les épreuves de vie que l'homme traversait.
Dans une étude que je suis actuellement en train de mener sur le deuil, à la question "La place de la spiritualité ou de la religion est-elle importante dans votre cheminement ?", 60% des personnes endeuillées ont répondu positivement. Il est en effet fréquent de constater en consultation que les personnes croyantes (religieusement et/ou spirituellement) montrent parfois plus de "facilité" (le terme est très relatif) à traverser la douleur du deuil. En croyant intimement en une vie après la mort, en un au-delà, cela donne du sens à celui ou celle qui a perdu un être cher et l'espoir immense de le retrouver un jour.
Dans la nature, les saisons nous parlent de l’impermanence du végétal et donc de l’impermanence de la vie, de notre environnement, de notre propre vie.
La Nature se meurt à des périodes pour mieux renaître et pour éclore de nouveau.
Est-ce cela finalement accepter la mort ? Intégrer la notion de cycle et non de finitude? Et cela même si on ne perçoit pas aujourd’hui pas l’ensemble du chemin… un chemin qui meurt mais pour renaitre quelque-part… en tout cas différemment.
« Voir le monde dans un grain de sable,
Et le paradis dans une fleur sauvage.
Tenir l'infini dans la paume de ma main
Et voir l'éternité dans une heure. »
William Blake
L'accompagnement du deuil que je propose peut se faire en Cabinet sur Grenoble et par téléconsultation où que vous soyez en France.